La salle d'eau finie
Caractéristiques de la rénovation
- Matériaux : Leroy Merlin (ils ont fini par nous offrir une bouteille de champagne en tant que client passion !)
- Budget : environ 2 500 €
- Main d'oeuvre : 2 bricoleurs du dimanche : moi (informaticien) et mon père (prof de mécanique)
- Durée : le temps qu'il a fallu...
En suivant cet article, vous allez voir
qu'il n'y a rien de sorcier à faire soi-même. Avec de la
motivation, de l'organisation et en se renseignant bien c'est à la
portée de tous, jugez par vous-mêmes...
La salle d'eau d'origine
Propre et
fonctionnelle mais pas franchement la salle de bain qui fait rêver
de nos jours !
On va pas se
mentir : le bidet sera remercié !!
Remarquez la fenêtre : elle est
partagée avec la pièce d'à côté : un vantail pour la salle
d'eau, et un vantail pour le WC ! Avec une cloison qui part en
biais pour rattraper le milieu de la fenêtre... Voilà des
complications qu'on a peut avoir avec des maisons qui datent d'il y a
2 siècles ! Ce serait trop simple sinon !
Observez le placard basique ajouté sur
la cheminée. Il prend de la profondeur et il est particulièrement
laid. Vous commencez à préssentir ce qui va lui arriver ?
La "mise à nu"
On garde juste les boiseries, qui font
l'âme de cette maison de maître. Tout le reste part, même les
fenêtres !
Commençons par la baignoire, qui
s'avère être en fonte :
Jamais vu une matière aussi lourde ! Seule solution pour la transporter : la mettre en pièces :
Il y en a un que ça a l'air d'amuser !
Voilà, on a fait de la place !!
Les murs et le plafond
Pour les murs, on
repart d'une base bien droite en collant du placo.
Remarquez ci-dessus la magnifique
peinture bleu foncée qu'on découvre en détapissant le plafond.
C'est le festival des trous, bosses et peinture qui s'écaille. Après
quelques essais, on déclare le plafond inratrapable.
On se lance dans l'application de
plaques au plafond, vissées dans les poutres+collées, avec une
technique à base d'étais pas chère (40€ les 6 sur leboncoin) mais un peu galère :
Si vous avez la possibilité de louer un lève-plaques c'est beaucoup plus commode...
Et voilà le travail :
Et voilà le travail :
Tout ça avec l'artillerie lourde : pistolet haute pression.
La préparation/nettoyage de l'engin, ainsi que le bâchage prennent 3 plombes mais après ça dépote, démo sur une autre pièce :

Le sol
Il s'avère que sous le lino années
80, on trouve un lino années 30 (?), puis pour finir le parquet
dans les règles de l'art des maisons bourgeoises du 19ème siècle.
Du parquet dans une salle d'eau ? Pourquoi pas avec une
bonne vitrification ! C'est original et ça apporte de la chaleur.
Un gros coup de rabot a permis de
ravoir le parquet (blindé en surface de colle et de fibres de
carpette).
Ce qui nous permet ensuite d'appliquer
notre teinte Syntilor Wengé (au final c'est le rendu en 2 couches,
donc bien noir, que nous avons préféré), puis 3 couches de
vitrification mate.
La douche à l'italienne
C'est directement
sur le plancher que nous allons faire un receveur sur mesure. Pour
cette taille de douche (2m par 1,5m), les receveurs tout faits dans
le commerce auraient coûté une fortune (au moins 400€) et il y
aurait quand même eu beaucoup de travail d'adaptation (on prend tout
le fond de la pièce, qui n'a pas un seul angle à 90°).
On fixe la bonde de fond à la hauteur
du futur niveau du sol le plus bas. Attention il ne faut pas se
tromper, ensuite elle sera coulée dans le béton ! A l'arrière,
on gagne en épaisseur en fixant quelques planches de récup' (pour
faire le moins possible de béton, très lourd pour la structure du
sol de l'étage). Application généreuse d'imperméabilisant (couleur bleue).
On fait passer la plomberie qui va bien
pour alimenter la future douche et le lavabo (qui est à côté). Là
aussi on a pas de 2ème chance, ce sera coulé dans le béton !
Puis on prépare pour faire le béton :
installation des planches de coffrage, des tasseaux qui serviront de
guide pour bien respecter la pente principale souhaitée à 2%,
marquage des niveaux souhaités contre le mur (des tasseaux jusqu'aux
côtés, les bords remonteront), on bourre un peu avec de la
caillasse, on place un grillage qui consolidera le béton (qui
l'empêchera surtout de fissurer) et enfin on protège la bonde.
Vous l'aurez deviné, maintenant on
applique le béton (mélange ciment/sable tout fait, à gâcher avec
de l'eau + un produit hydrofuge).
A partir de là les jeux sont faits !
Heureusement l'histoire finit bien puisque la pente s'avère être
nickel pour l'écoulement de l'eau.
Ensuite on colle une natte impérméable sur le béton (à la colle carreau), sur laquelle on colle (à la colle carreaux) des dalles galets de 30cm par 30cm.
Pour finir, application de joints epoxy, dont je garderai un souvenir... traumatisant ! On a pas d'autre choix que de commencer par tout tartiner à la talloche à joint pour en faire rentrer partout dans les interstices, mais après pour bien nettoyer la surface des galets c'est une horreur : le produit est ultra collant, ça vous pourrit les mains, les éponges, tout ce que vous pouvez utiliser... Après avoir épongé toute la surface une dizaine de fois à l'éponge humide et tué au moins 6 grosses éponges, le résultat est pas trop mal. Ci-dessous une photo à 2/3 du jointage :
Bilan des courses après 1 an
d'utilisation : la pente est bonne, le fiston en arrose de
partout sans que ça pose problème. Par contre avec des galets, on
aura beau faire une forte pente, l'eau stagne un peu dans les joints
(qui font forcément des creux par rapport aux galets). Du coup il y
a quand même du calcaire ou je ne sais quoi d'autre qui fait plus
gris que noir par endroits : si on recherche la perfection c'est
rageant. A priori c'est un problème que rencontrent tous ceux qui
ont un sol de douche en galets.
Passons aux murs de la douche :
comme on aime l'originalité et les challenges, on est parti sur du
carrelage hexagonal !
Perso c'est la 1ère fois de ma vie que
je carrelais, ça fait un bon baptème ! Je peux vous dire que
quand j'ai fait du carrelage rectangulaire après j'ai trouvé ça
très facile !
Dans notre cas, il fallait faire
attention à plusieurs paramètres : panacher comme il faut les
motifs (pas de motif identique contigu),
faire une démarquation jolie entre carrelage à motif (en bas) et
carrelage uni (en haut), et surtout être droit, par rapport au sol,
par rapport aux arrêtes des murs et à la fin par rapport au plafond
(oui parce qu'on a carrelé les 3,20m de hauteur sous plafond, autant
faire les choses à fond !). J'ai commencé par installer une planche
guide, qui me permettra de commencer à une largeur de 0,5 carreau de
l'arrête la plus à soigner :
Et nous voilà partis :
Les carreaux entiers, ça va assez
vite, mais imaginez un peu les découpes pour les angles du tableau
de la fenêtre ! Pour les découpes dans un seul sens (ex :
demi carreau) la carrelette suffisait, mais pour les découpes dans 2
sens (horizontal et vertical), j'ai dû emprunter un coupe carreau.
On est assez fiers de la manière dont
on a géré la courbe de la cloison en biais pour rattraper le milieu
de la fenêtre. Vous savez, celle qui est partagée avec le WC.
Il faut préciser que K par K nous a fait une fenêtre (vraiment) sur mesure avec un vantail côté salle d'eau bien plus large, ce qui limite le décalage par rapport à la cloison (mais ne l'annule pas).
Il faut préciser que K par K nous a fait une fenêtre (vraiment) sur mesure avec un vantail côté salle d'eau bien plus large, ce qui limite le décalage par rapport à la cloison (mais ne l'annule pas).
Résultat des courses : on est pas
parfaits mais on est pas mal. Il est maintenant temps de jointer.
Joints ciment traditionnels, petite difficulté : le voile de
ciment contre lequel il a fallu lutter sans se laisser aller (éponge
humide puis séchage au torchon toutes les heures après application,
jusqu'à ne plus avoir de voile de ciment). Une partie de plaisir par
rapport à cette *** de joint epoxy !
Le meuble vasque
S'il y a une chose
où cela vaut le coup de faire soi-même, c'est bien le meuble vasque
tant ce qu'on trouve dans le commerce est onéreux et sans cachet.
Nous partons sur
un style à la fois actuel et authentique : structure métal et
plateau bois.
Pour la structure
métal, nous utilisons des barres de béton armé récupérées dans
une décharge, que nous soudons :
Application d'une
sous couche glycéro pour bien bloquer la rouille (au pinceau
pour moins d'émanations : terriblement long...) :
Puis application
de 2 couches de peinture noir métal (au pistolet basse pression, beaucoup plus
rapide !).
Pour le plateau,
j'utilise un vieux volet du grenier, en faisant le choix de bien
garder apparente la charnière.
Découpage du
volet en hauteur à la scie circulaire et ablation de certaines
ferrures à la disqueuse.
Un peu de pâte à
bois dans les trous et ponçage à la mano. C'est assez physique,
d'autant qu'il y a pas mal de recoins, mais on se sent comme un
artisan d'antant qui travaille le bois, et ça je kiffe ! Ah ! Le
bois massif, qu'on peut poncer pour retrouver les veines du bois et
lui donner une 2ème vie, puis une 3ème, puis une 4ème, puis une
5ème...
Pour finir,
application d'une lasure grisée v33 puis 3 couches de vitrification.
Pour ce qui est de
l'ex cheminée, après avoir tout pété, on refait un mur en
béton cellulaire, dans la prolongation des boiseries, qu'on orne d'un
carrelage style métro parisien :
Après un peu de
plomberie (installation robinet et vasque en basalte), voilà le résultat.
Autre avantage de
faire soi-même : le meuble est sur mesure par rapport au sol en
pierre (zone devant l'ancienne cheminée) sur lequel il est disposé.
Génial sa c'est du travail!!
RépondreSupprimerMerci, "Unknown" !
SupprimerSalut les loulous,
RépondreSupprimerEn lisant cet article, ca a l'air facile... mais j'aimerai bien avoir le temps total que vous y avez passé toi et ton papounet.
Sinon, j'ai une idée pour ne pas avoir de l'eau qui stagne dans les galets : il suffisait de faire une pente à 30 degrés :-)
Bisous à toute la famille, cher trinome.
Steef !
Hello Steef ! Pente à 30° ? Ca s'appelle un bidet ça non ?
SupprimerTrop design cette salle de bain, et vraiment tout fait à la main, ça force le respect !
RépondreSupprimerMa mère aussi a des galets dans sa douche, ils ont fini par mettre plus de joints, qui à moins voir les galets pour que l'eau ne stagne plus et surtout pour avoir moins mal aux pieds, c'était des galets récupérés sur la plage du coin et donc pas extra plats.
Avec des galets récupérés sur la plage ?? Ah ouais alors là ils sont allés vraiment plus loin que nous dans le fait maison !!
SupprimerMille bravos pour votre énorme courage, votre persévérance, votre imagination et... cette belle réussite !!
RépondreSupprimerSans parler de tout ce que vous avez fait avant et après la salle d'eau !
Je suis ébahie !
Maintenant, cool, du repos et prendre soin de votre santé !!
Maman Jeanne.
Quel beau travail dans tous les plans : la présentation sur internet et la réalisation de cette magnifique salle de bain. La présentation est bien faite on aperçoit le travail que cela à représenté mais je ne sais pas si il y a d'autres fou du boulot comme toi et ton père et Lili bien sûr pour la touche finition et déco.
RépondreSupprimerJe preferais avant ��
RépondreSupprimerPopopop !! Chaud devant !
RépondreSupprimerBon, je confirme que vous êtes des grands malades, mais le résultat est super ! Bravo Lionel !
Maintenant que vous allez sentir bon, on va pouvoir se refaire un petit week-end au vert avec les Laurent ?! ;-)
Bises
Ouaw, bravo pour cette rénovation !
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